Figures du CAUE : Véronique Germain, le visage du 22 rue Hébert
20/11/2024
Le CAUE de l’Isère fêtera en juin prochain les quarante-cinq ans de sa premier assemblée générale. A cette occasion, le portrait d’une figure marquante du CAUE sera publié dans chacune de nos newsletters d’ici cet anniversaire. Pour ce premier portrait, Véronique Germain, assistante de direction, s’est prêtée au jeu de l’interview.
Véronique a intégré le CAUE en 1994. « J’avais travaillé auparavant dans des directions de grands groupes industriels, mais je m’y étais ennuyée... Dans l’industrie, il n’y a pas de surprise, l’année suivante à la même date on sait exactement ce qui va se passer ». À la suite d’un bilan de compétences, Véronique est contactée par une agence d’intérim. « On m’a appelé au départ en me proposant une mission de trois jours dans l’architecture, pour remplacer l’assistante de direction du CAUE. Je ne connaissais pas du tout ce milieu, ça a éveillé ma curiosité ». De fil en aiguille, Véronique est devenue une figure incontournable de l’équipe, et les trois jours ont duré trente ans.
Si Véronique demeure souvent le premier visage qu’un visiteur rencontre en entrant dans les locaux du CAUE, ses missions ont progressivement évolué : « j’ai commencé par une mission d’assistante, qui a été par la suite complétée du rôle de documentaliste. Aujourd’hui, assistante de direction, je m’occupe de l’agenda du directeur, de l’organisation d’évènements et des services généraux, il y a beaucoup d’intendance à gérer, avec entre autres, la maintenance des locaux, qui n’est pas une mince affaire ».
Véronique a en effet été témoin des évolutions successives des locaux du CAUE. « Au démarrage de ma mission, le CAUE se situait rue Lesdiguières à Grenoble, dans un petit local comportant trois bureaux. Nous avons ensuite déménagé en 1996 au 22 rue Hébert, puis loué également en 2004 les locaux mitoyens du n°24, en effectuant des travaux de percements intérieurs pour faire communiquer les locaux, l’équipe s’agrandissant petit à petit. Nous avons enfin eu l’opportunité d’acheter les locaux du n°17, de l’autre côté de la rue, de manière à créer une salle d’exposition, de réception, pour l’accueil de nos publics ainsi que le transfert de l’espace documentaire. »
Depuis son arrivée, Véronique a d’ailleurs vu l’équipe du CAUE se métamorphoser. « J’ai démarré avec une équipe très resserrée où il y avait un directeur, un architecte, un paysagiste, un objecteur de conscience. » Outre l’agrandissement progressif de l’équipe, Véronique a été témoin de la structuration de la consultance architecturale : « Lorsque j’ai commencé, il y avait peu d’architectes libéraux qui tenaient des permanences. Le Président du CAUE de l’époque, Yves Touraine [Président du CAUE entre 1992 et 2001] a énormément œuvré pour développer cette mission. Je me souviens que lorsqu’un nouveau secteur était couvert par la consultance, une cérémonie était organisée dans la commune, avec des signatures officielles et le Président Touraine venait prononcer un discours. Les choses étaient très officialisées ».
Depuis son poste, Véronique perçoit directement les évolutions relatives au lien avec le grand public : « Nous avions auparavant de nombreuses personnes qui venaient toquer à notre porte pour avoir des renseignements, ce qui n’arrive quasiment plus aujourd’hui. Les modes pour s’informer ayant évolué. En revanche, nous recevons énormément d’appels téléphoniques de la part de particuliers qui sont intéressés par la consultance. Ils n’ont pas du tout la culture de nos métiers, et la consultance leur permet d’affiner leur projet. Cela explique le fait d’arriver aujourd’hui à ce réseau d’une cinquantaine d’architectes-conseillers ».
C’est la singularité des missions du CAUE qui ont rapidement ravies Véronique, la motivant à poursuivre au service de l’association : « Au CAUE, on est multithématiques d’une certaine façon, avec notre équipe pluridisciplinaire. Et ce que je trouve formidable, c’est la diversité de nos actions. Apporter des conseils aux communes, aux particuliers, mener des actions de sensibilisation, aller au-devant des publics scolaires… Nous avons la chance de pouvoir nous emparer de sujets qui seront ensuite valorisés, comme la réhabilitation de la Tour Perret. Il y a une forte dimension culturelle dans nos missions, et c’est ce qui m’a plu lorsque j’ai intégré le CAUE. »
Véronique témoigne être particulièrement attachée à la dimension départementale du CAUE, acteur local du cadre de vie : « Même en ayant un poste administratif, avoir de temps en temps l’occasion d’aller sur le terrain pour découvrir les projets accompagnés par des collègues, d’expositions auxquelles nous avons participé, c’est passionnant ! »
Au fil de sa carrière au CAUE, Véronique a eu l’occasion de vivre des évènements « un peu crazy » : « Il y eu une époque où on allait sensibiliser les élus sur les lotissements en présentant une pièce de théâtre itinérante, avec des débats riches après la représentation. On a fait des choses insensées comme créer un faux embouteillage dans le Grésivaudan avec une troupe de comédiens, ou des descentes en barque sur l’Isère avec des élus. On a fait des choses, originales mais toujours dans le but de sensibiliser et de rapprocher les gens, et ce qui est particulièrement intéressant au CAUE c’est que l’on croise les publics, on fait dialoguer les acteurs du territoire. »
Alors que le fil conducteur des 45 ans du CAUE sera le paysage, Véronique nous livre un lieu isérois qui lui tient particulièrement à cœur : « J'ai une affection particulière pour les « Chambarrans », du côté de Thodure, Beaufort. Bien que grenobloise d'origine et donc citadine, j'ai eu la chance, durant mon enfance, de passer du temps dans la maison de campagne familiale et de sillonner ces grands paysages ruraux aux vues bucoliques procurant un véritable sentiment de liberté… » ruraux aux vues bucoliques procurant un véritable sentiment de liberté… »
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