Le lotissement communal de Bon Rencontre, ou comment prolonger le centre-village de la commune de Notre-Dame-de-l’Osier
16/01/2024 Environnement et Paysage
Le présent et l’avenir de la commune se dessinent sur les traces de son passé, dans la continuité de son histoire religieuse. La forte présence au cœur du village des Oblats, qui se sont peu à peu retirés, a été transformée en une opportunité par la collectivité, notamment par l’acquisition du foncier. Une vision stratégique sur le développement et l’organisation de la commune a été mise en place par la municipalité avec une étude, cela dès le début des années 2000. Cette approche tactique constitue toujours une référence pour les choix communaux.
Le lotissement communal de Bon Rencontre est issu de cette vision d’ensemble de l’évolution du village. Le site, idéalement situé en prolongement immédiat du centre-village, a été acquis par la municipalité, qui a souhaité y mener une opération de qualité, adaptée au contexte paysager et urbain spécifique au village, cela en vue d’accueillir des primo-accédants.
Des élus et techniciens de l’Isère, des Hautes-Alpes (accompagnés par le CAUE 05) et de l’Ardèche (accompagné par le CAUE 07) ont été accueillis par le maire, les concepteurs et le CAUE de l’Isère en juin dernier, pour une visite commentée enrichie de nombreux échanges.
Ce lotissement communal, qui porte le nom de lotissement du fait de sa procédure mais qui est en réalité une réelle greffe au village de 500 habitants (en 2020), se situe sur l’emblématique axe religieux constitué par la basilique et la chapelle. Cette localisation particulière a amené les élus à se positionner avec exigence concernant la composition urbaine du projet et la qualité tout en sobriété des espaces publics. Exigence transposable à toute opération. C’est en effet le fruit de réflexions, d’accompagnements, d’échanges, avec le CAUE de l’Isère et les bureaux d’études (Allimant Paysages, Claire Bonneton urbaniste-paysagiste, AUM urbanistes), qui a permis de définir les objectifs, ainsi que les moyens de les atteindre. La mise en œuvre a été rigoureuse, à travers l’utilisation des outils adaptés (permis d’aménager soigné et détaillé, cahier des charges de cession de terrain, architecte en appui aux pétitionnaires, géomètre validant les implantations des constructions) et par l’implication des élus auprès des pétitionnaires.
Il s’agissait de construire un lieu de vie, pour les futurs habitants ainsi que pour les villageois, donc un lieu ouvert et relié aux espaces attenants, tout en s’inspirant des qualités villageoises de Notre-Dame-de-l’Osier. Ainsi, une partie de la parcelle communale a été conservée ouverte, non-bâtie, préservant la mise en scène du belvédère de la chapelle. Quant à la composition urbaine, elle s’est traduite par une implantation des constructions sur rue avec une hauteur constituée d’un rez-de-chaussée + un étage, les constructions étant accolées par deux, créant ainsi de belles volumétries sur l’allée de la chapelle, en cohérence avec les rues villageoises. Les vues vers le Vercors depuis l’allée ont été dégagées de toutes constructions, la surface de la voirie réduite au minimum en longueur et les voitures exclues (un abri-voitures commun est mis à disposition) sur 7 des 10 parcelles (de 300 à 600 m2), au bénéfice de plus grands jardins et d’espaces publics ainsi ouverts à d’autres usages. Enfin, la commune a fait réaliser et mis en place les clôtures pour conserver un aspect rural et soigné, a gardé la propriété des haies et des espaces publics, faisant de ce quartier un lieu où chacun se sent dans le village (et pas dans un lotissement !).
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