Université d’été des CAUE : (p)réparer le futur
22/10/2025
Les Université d’été des CAUE se sont tenues cette année à Annecy du 10 au 12 septembre. Organisées tous les 2 à 4 ans, ces journées permettent aux CAUE de partager leurs expériences et leurs réflexions sur les défis actuels de la qualité architecturale, urbaine et paysagère.
Cette année, le thème retenu était « Réparer le futur »
Les discussions ont montré que notre cadre de vie du futur sera très largement celui d’aujourd’hui que nous aurons fait évoluer. La qualité de ce futur cadre de vie dépendra donc de notre capacité collective à prendre soin et à valoriser l’existant tout en répondant aux besoins d’aujourd’hui de demain. Cet existant, c’est aussi bien les ressources naturelles, et notamment l’eau et les sols, et l’aménagement ainsi que le bâti existant, quelle que soit l’époque de construction.
Mais travailler sur l’existant, c’est souvent présenté comme à la fois trop compliqué et plus cher.
Certes, (re)penser l’aménagement à partir de l’existant nécessite une ingénierie de conception plus poussée, pour définir des programmes tenant compte des potentialités et contraintes de cet existant. Donc de réinterroger les besoins et les usages à partir de ces potentialités et de ces contraintes. En se démarquant d’une démarche linéaire classique de conception, où les besoins et usages tels que définis très à l’amont déterminent l’aménagement.
Dit autrement : « l’égo de l’architecte ne doit plus être dans le bâtiment mis dans le process » (David Devaux, architecte de l'agence DDA), cette maxime s’appliquant sans nul doute à l’ensemble des acteurs de l’aménagement du territoire.
La première bonne nouvelle est qu’adopter cette posture ouvre un champ passionnant pour la créativité et l’inventivité locale, en donnant toujours plus de sens à la phase amont des projets qui est le cœur de métier des CAUE, ainsi qu’à un renforcement des liens entres les décideurs-maîtres d’ouvrage et l’ingénierie d’accompagnement.
L'autre bonne nouvelle, c’est que ce travail plus poussé en amont permet de diminuer les coûts d’aménagement en les limitant à ce qu’il est réellement nécessaire de faire pour satisfaire aux besoins ainsi optimisés.
Et cela interroge par ailleurs la façon dont l’ingénierie est rémunérée. En effet, son objectif sera d’utiliser au mieux l’existant donc de minimiser les coûts d’investissement… qui servent pourtant habituellement de base pour établir leur rémunérations (au pourcentage). Cela devra évoluer.
Cette mutation appelle donc à la fois à la construction de nouveaux récits de ce qui est désirable, à de nouvelles façons de faire émerger des visions et des projets partagés, mais aussi à réinterroger les modes de faire professionnels.
Un grand merci et bravo au CAUE de Haute Savoie qui a organisé ces journées foisonnantes, stimulantes et inspirantes en lien avec les collectivités savoyardes (Ville, Agglomération, Département).
“Demain ne sera pas comme hier. Il sera nouveau et il dépendra de nous. Il est moins à découvrir qu’à inventer.” Gaston Berger
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